Le bonheur commence par ce fil d’amitié que l’on tisse jour après jour. C’est un dur labeur quotidien qui fait couler de la sueur. Du moins si on s’y attelle chaque jour. C’est un effort qui semble engendrer des contraintes, l’assiduité, la réciprocité.
C’est autour de ce lien que se joue un certain équilibre affectif. Par le non jugement. Il ne s’agit pas, en rien, de mener un combat, d’avoir toujours raison ou bien de déposer les armes, se sentant vexé et vaincu, mais de remercier l’autre pour ce qu’on apprend de lui. Ce doit être dans la progression que s’inscrit l’intensité, donc la force, de l’attachement.
C’est toute la question du comment vivre ensemble qui se pose ainsi. En ces termes empruntés au registre du sentiment amoureux. Oui, parce qu’on dit « je t’aime » à un(e) ami(e), aussi. Parce cela se veut sincère, entier, sans demi-mesure. C’est beau ! C’est fort !
Avons-nous tort de croire, d’espérer ? En quoi ? Tout sentiment apparait comme vulnérable et fragile, soumis à de multiples agressions ; il nous appartient donc, à chacun de nous, de savoir et surtout vouloir donner le meilleur de soi-même. Aimer n’est pas un vain mot. S’il existe un libre-abrite, une quelconque volonté alors il faut ne pas en démordre. Persévérer. Coûte que coûte. À n’importe quel prix. C’est cela la fidélité, la loyauté. Elle commence vis-à-vis de soi. Je resterai fidèle à ce que je suis.