Tumultueuse. Voici mon humeur du soir. En revenant de ce genre de retrouvailles on se pose toujours des questions. Ai-je bien tout dit ? Ce fût une journée douloureuse et heureuse. Ce fût la plus belle cérémonie non religieuse à laquelle il me fut permise d’assister. Ce fût une cérémonie à ton image, Jeanne, telle que tu l’aurais voulu : joyeuse et gaie, musicale et dansante. de toute façon tu n’aurais pas aimé que la tristesse s’empare de nos cœurs. En vieillissant tu n’étais guère devenue aigrie, taciturne et encore moins, triste. Au contraire toi, l’artiste, la professionnelle, si aimée et respectée de tous, tu avais su garder ton âme d’antan. Tu sais bien, celle que les adultes nomment si précieusement âme d’enfant – comme si en grandissant notre âme était vouée à muer. Cet après-midi, bien sur il y a eu quelques larmes; on ne peut guère faire autrement pour expulser le trop plein d’émotion. Mais curieusement elles se mélangeaient avec des larmes de joie. Mais sache que nous étions tous portés par ton enthousiasme, ton énergie sans faille. Il y a surtout eu des rires, des souvenirs, des pas de danse, des chorégraphies retrouvées et illico dansées de nouveau à une, deux ou plus. Jeanne, regarde, tu nous fais encore une fois danser ensemble. Je ne veux pas que tu meurs…
isabelle franc rttr
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