Faut-il vous le dire ? L’avouer ? Comment ? Je suis une adulatrice de la chanson dite française et cela depuis que ma mère a eu un jour la merveilleuse idée de me faire écouter, une fois, Charles Aznavour, le grand, l’unique Charles, j’avais.. euh -elle l’a toujours écouté de toute façon, alors ça ne change rien que je vous le dise ou pas. Etait-ce un pur hasard ? Je sais bien qu’elle est sa chanson préférée : « Comme ils disent » qu’il a écrite, et composée, en 1972. Je crois, en fait, que je suis ce qu’on appelle une vraie groupie, même si j’ai passé l’âge de l’hystérie à présent. Donc hier soir j’étais là où il fallait être, c’est à dire, à l’Européen pour écouter Jean – ceux qui ont suivis savent de quel Jean il s’agit- les autres, il est temps de vous rattraper. Au départ il y a eu l’émergence de tous les souvenirs de ce spectacle en 1989 ; les deux pianos à queue, installés au fond de la scène tel un décor, les pianistes en robe rouge, de dos, ces visages anonymes que je cherche à retrouver, mais que je ne reconnais pas. Et puis il a entamé Tigre de porcelaine – album sorti en 1987 pour terminer, une heure et demi après, avec « Je marche dans les villes ». Dieu que c’est bon de se sentir à sa place !!! Assise à l’écouter. J’aime ses mots. Ils m’enserrent. Ils m’enrubannent. Ils me tiennent.
Mais tous ces instants passent bien trop vite ; ils si courts, brefs et furtifs. C’est pourquoi il faut savoir en savourer chaque seconde, ne rien oublier afin de les revivre à posteriori. C’est un magnifique cadeau. Il est juste un artiste qui nous fait rêver même si nous nous ignorons ce qui le fait rêver à lui.
Isabelle FRANC RTTR
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