ELLES

‌Aujourd’hui, comme hier, et comme demain aussi. Je m’attends à avoir des nouvelles de mon amie au hasard d’une conversation que j’aurais avec une amie commune – via Facebook pourquoi pas- ou bien par le biais  d’un article que je lirais dans la presse régionale. Mon regard s’arrêterait sur la photo. Peu m’importe ! Il y a aussi un autre canal par lequel je pourrais également recevoir de ses nouvelles, c’est la télévision.  Une violente envie de pleurer me prendrait alors. Irrésistible Immaitrisable. Inaccessible. Je n’aurais pas d’autre choix que de céder aux larmes. Il suffirait de quelques secondes  pour que mon visage se transforme, finisse entièrement décomposé. Fripé. Ridé. Je crois que dans un tel état je me moquerais bien du quand dira-t-on. J’aurai certainement perdu tous mes repères. Je refuserais de céder à la panique. Et puis il y a ce silence qu’elle a imposé entre nous, et qui finit par me glacer les sangs. Était-ce le résultat recherché ? Atteint ? Il est si bruyant. Je l’entends. J’aimerai tant l’attraper. L’apprivoiser. Mais au fond c’est elle qui décidera du jour et de l’heure. Et ce sera de merveilleuses retrouvailles comme elles étaient par le passé, donnant lieu à des effusions. On aura des tas de choses à se dire comme si nous nous étions quittées la veille. Que sait-on d’une amitié ? À quoi elle est capable de résister ?  Si ce n’était qu’un au revoir… un simple au revoir.

Isabelle franc rttr

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