Une onde de nostalgie embrumât ses yeux bleus. Je les vis doucement devenir tour à tour humides, brillants, se mouiller, laissant apparaître comme un vitrail diaphane. Elle ne s’en étonnât guère. Ces petits lacs salés formèrent un territoire inconsistant dont elle, seule, avait le privilège de jouir et de détenir la clé . Elle pouvait y pénétrer et naviguer selon son gré. Aucun débordement n’était envisageable. Elle se dit qu’il était venu le temps de relier tous ces vieux souvenirs, de construire un pont entre ces nombreuses émotions ; de bâtir des passerelles entre ces vies parallèles. Elle soupirât. Haussât les épaules. La vie ne s’arrête pas là. Ou vont ces larmes qui ne coulent pas ? Ou partent ces mots qui ne sont pas dits ? Ceux qui s’étranglent dans la gorge, ceux qui font pression…Sont-elles ces vagues monstrueuses qui soufflent en elle . Sont-ils ces frémissements imperceptibles qui rident son visage? Tout cela semble avoir été laissé, en friche là, au hasard du vent.
Jadis, il lui semblait être heureuse. Ce temps révolu n’est pourtant pas si loin.
Isabelle FRANC RTTR
Protégé par le droit d’auteur (voir les modalités).
Odilejeannierbras
3 juin 2017 à 9 h 55 min
Joli comme toujours et sensible
handiparisperpignan
3 juin 2017 à 15 h 02 min
oh merci, j apprécie tes compliments