« Dans cet essai paru en 2001, la philosophe et psychanalyste Anne Dufourmantelle, disparue en juillet 2017, exposait au grand jour le versant noir de la maternité. Selon elle, tout enfant est abandonné, dès qu’il vient au monde, à la part sauvage de sa mère. “La Sauvagerie maternelle” est cette force dont la femme n’a pas la maîtrise. »
Aujourd’hui, je vais bientôt fêter mes 50 ans, ce n’est qu’une question de jours, largement l’âge d’avoir eu un ou plusieurs enfants. Seulement ce n’est pas le cas vu que je n’en ai pas. C’est un fait. Je ne suis pas sûre qu’il faille être mère pour trouver à cet essai un quelque conque intérêt. En toute honnêteté, je ne la connaissais pas, même jamais entendu son nom, auparavant, avant ce tragique événement qui l’amenât à moi : sa noyade. Ce fût durant cet été à Ramatuelle.
Je n’avais aucun à priori. J’ai été prise dans une incroyable et surprenante lecture sur ce thème de la maternité, tant décrié, objet de convoitise. Sujet trop peu exploré à mon avis, et qui mériterait beaucoup plus d’attention me semble-t-il. Certes, il existe déjà moult livres donnant des conseils, mais ce n’est pas de cela dont je parle. C’est plus profond. C’est un très beau livre, bâti à partir de témoignages, de ces histoires vécues par ses patient(e) s, qui recouvre toutes les apparences d’un roman. Ce qu’elle nous raconte c’est, en fait, l’histoire de toutes les femmes, ces mères et ces enfants, fille ou garçon, car oui c’est forcément la nôtre aussi. À travers ces lignes, elle dévoile ce qui ne se voit pas, cet invisible qui nous construit chacun. C’est un subtil jeu de miroir qu’elle nous propose car on ne peut s’empêcher alors de procéder à une petite auto-analyse, du moins chercher ce qui nous a été transmis à nous, et, de se demander ce que nous serions susceptible de transmettre.
Évidemment, je conseille vivement la lecture de ce livre à toutes les mères et en particulier aux futures mères afin qu’elles sachent quelles « atrocités »- ô le vilain mot – quel héritage serait plus correct- elles vont transmettre malgré elles. Mais également aux pères qui pourront ainsi comprendre un peu mieux ce lien existant entre mère et enfant, qui parfois leur fait tant peur je crois.
Pour tout vous dire, moi qui ne l’avais jamais lue, cette femme m’a tout bonnement conquise, sans conteste, son style est une invitation à lire un second.
Isabelle franc rttr
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