Puisque tu deviens femme,

Ô la mémoire ce sont des briques, en relief, dans l’immensité d’un mur. Celles qui dépassent et auxquelles parfois il arrive que nous nous cognions. Nous nous écorchons la peau, le cœur et l’âme. La blessure que tu m’infliges, celle-là même qui fait de toi une soumise, une lope, elle, continuera de saigner en moi malgré ton regard si entier et conquérant, et ton allure si altière.

Je te constate fier, hautain, pédant, voire bourgeois. C’est bien cette allure-là que tu recherches, n’est-ce pas ? Privilégiant à l’essentiel l’apparence. Ce langage parle pour toi. Tellement, si fort, qu’il me hurle dans la tête. Ô, cela je l’ai saisi. Cette brèche, tu l’as ouverte. Qu’aurais-je voulu ? Je ne m’attendais à rien puisque j’étais dans une totale ignorance jusque là. Sur le sexe, l’amour, les relations homme-femme etc…

Non, la vraie question est la suivante : qu’ai-je bien pu croire ?  Celle-ci commence toute une batterie de questions. Beaucoup de gens parlent, déversent leur machisme sur ton visage, tu endosses le rôle du jouisseur. Faire avec, dans la mesure où cela n’est pas impossible, pourquoi pas, à condition de savoir faire la part des choses et de ne pas tout mélanger. Ce qui est de l’ordre du fantasme doit rester dans l’imaginaire. Le passage à l’acte comporte des risques comme celui de perdre le (a) conjoint(e); de faire naître une douleur, de voir apparaître un malaise silencieux. 

Au final, préserver ce que l’on a, en profiter pleinement est essentiel. Mon cœur s’arrêtera de battre quand le tien cessera de m’aimer. Puisque tu deviens femme, il est peut-être temps pour moi d’aller voir ailleurs. Puisque tu deviens femme il sans doute temps de se séparer, prendre chacun son chemin. Avant que tout cela ne déborde…ô ce n’est pas ce que je veux, ni mon souhait mais le tien. Je ne me battrai plus. Fais donc ce que tu veux de ton cœur, de ton corps et de ton âme…

 

 isabelle franc rttr

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