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Tristesse et peine

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Vladimir Jankélévitch dans La Mort (Flammarion, 1977), nul ne s’y habitue : « Chaque mort étonne ou scandalise, comme si elle était la première. »

J’ai été confrontée à la mort tardivement, je devais avoir aux alentours de quatorze ans la première fois que cela arrivât dans ma famille. Ce fût ma grand-mère. Je me souviens encore que j’avais ce désir en moi, celui de voir ma grand-mère avant qu’elle ne meurt, je l’exprimais, mais ma mère s’y est fortement opposé, allant jusqu’à nous cacher le moment où s’est arrivé. Ce n’est qu’une fois remontée à Paris, qu’elle nous annonçât la nouvelle, coincée, prise au piège, elle ne pouvait plus faire autrement. Elle avait l’intention de bien faire, persuadée de nous épargner. Même après cet épisode la mort demeurât pour moi une abstraction. Je ne pourrais pas l’affirmer mais c’est peut-être depuis cet instant que je n’ai plus eu peur de mourir. Aussi le rapport à la mort, comme le fait d’en parler sans tabou, ne me pose aucun souci. J’ai mis une certaine distance entre elle et moi. Je me suis mise à la penser, à la concevoir, la préparer même puisque j’ai choisi d’être incinérée, ainsi que le lieu où sera déposée l’urne etc…J’ai même lu le livre tibétain de la vie et de la mort, ce magnifique ouvrage que tout le monde devrait lire au moins une fois dans sa vie. La mort fait partie intrinsèque de la vie. Autant l’insoutenable légèreté de l’être peut amuser, autant la mort est anxiogène. Son caractère insaisissable, inéluctable, incontrôlable et isolée angoisse. Impossible d’y échapper de revenir en arrière, de retarder. Chacun de nous se voulant immortel ; L’être humain ne supporte ni l’incertitude ni l’inconnu.  Pour pallier ce stress, de nombreuses personnes ont tendance à se surcharger de travail se noyant sous des tonnes de tâches, et d’activités. C’est bien histoire de combler ce vide, de s’occuper l’esprit pour éviter de penser.

J’ai accepté qu’un jour la vie s’arrête.

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isabelle franc rttr

Protégé par le droit d’auteur (voir les modalités).

  • Bleu azur…

    Écorchée vive, émouvante, la vie est belle. Sous la peau le feu brule si intensément. Dout…
  • Pas de reniement…

    Ne jamais renier le culte de la féminité et de l’élégance. Je perçois ces choses si intens…
  • Fille rose…

    La guerre a toujours fasciné. Chaque matin, il s’agit d’éviter ses ravages jus…
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