C’était ce matin ou un matin, il s’est rapproché de moi, comme il fait d’habitude, à l’heure du petit déjeuner, m’a dit que j’écrivais pour les gens comme moi, des qui me ressemblent, des mots pour des gens peu dans les volutes de la réflexion, mais plutôt dans le torrent des émotions. Eux, qui n’ont pas lu ni Kafka, ni Beckett…tout un monde les sépare me dit-il. D’après lui c’est cela qui divise le monde en deux.
Je l’ai regardé. Et alors ?
Interloquée, je suis demeurée silencieuse quelques minutes. J’ignore ce que disait mon visage à cet instant. Mais c’est bien s’est-il empressé d’ajouter. C’est bien pour toi mais pas bien pour moi. C’est à ce moment qu’il a voulu m’embrasser tendrement. J’ai reculé. Il voulait surement m’enlacer après coup. J’ai échappé au geste tendre dans sa prison dorée. Tenait-il à se faire pardonner ? Je passerais le reste de ma vie à le serrer dans mes bras, si seulement il savait cela. Il s’est rapproché de loin il pourrait me dire autre chose
isabelle franc rttr
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