Afin de pouvoir évoquer le féminisme, parler des femmes, de la gent dite féminine, désormais, il faut prendre des gants, savoir y mettre les formes, être sûre de soi, avoir l’art et la manière, de raconter une histoire, de faire fantasmer ces oreilles dorénavant si chastes. Je ne souffre pas d’entendre le moindre mot grossier. Quelle indélicatesse ! La plus infime blague se voit immédiatement affublé de sexisme…c’est torride.
Or, comme j’aimerais pouvoir enfin danser comme Lova, sur des talons haut perché, être vêtue comme Dita, robe moulante noire et lèvres rouges, oui, je rêve de déployer mes ailes, étirer mes bras vers le haut, tendre vers ces cieux, ainsi révéler aux autres toute mon extraordinaire envergure.
Excusez-moi, parce en ce moment je me sens plutôt couci-couça, l’esprit mi-figue mi-raisin, le cœur en balance, j’ai la tête ailleurs. C’est à mon tour de m’agiter, moi et ma chevelure brune pleine de frisottis, mon embonpoint, ma démarche volontaire, à l’opposé de cette nonchalance ambiante, caractéristique de notre époque, actuelle, contemporanéité que j’abhorre.
Je déteste ne pas pouvoir jouer mon éhontée, me faufiler entre vos dogmes si moraux…ridicule, tout ça, stupide. Mais quelle mouche a bien pu piquer tous ces bas esprits, des lambeaux si timorés, frigides, si peu subversifs ? Irrécupérable, c ‘est ce que doivent penser bien gens qui m’ont croisé, côtoyé…suis-je la fille perdue de la comédie humaine?
Aujourd’hui comme hier, toujours en cavale, hors limite, Insaisissable je le suis, incontrôlable, ingérable… je poursuis ces images immuables qui paralysent toute envie de prendre le large
isabelle franc rttr
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