Oui, j’existe…

Oui, j’existe

 

C’était avant hier soir, il a lancé une invitation, proposé de se voir, enfin, se revoir serait le terme qui tomberait plus juste à l’instar de ce voilage blanc que l’on appose aux fenêtres des séjours qui rend flou l’image. Il a donc fixé date, heure et lieu. Il faut comprendre que ce n’est pas la première fois. Il n’a pas appelé, il n’appelle jamais.

En l’occurrence, je compte me faire belle. Je l’ai décidé parce que je vais aller vers toi. C’est pour toi. Uniquement.  Je veux que tu le saches. Je ne manque jamais de redoubler d’efforts quand il s’agit de ta personne. Me préparer. Me pomponner. Je compte sur cet artifice-là pour me sentir irrésistible, J’ai également besoin de plaire comme si cette unique certitude pouvait me réconcilier avec l’estime de soi, me faire renouer avec ma confiance en soi…

Parce que rendre cela de l’ordre du possible relève de cet art…autrefois nommé il y a des choses qui arrivent pour n’obéir qu’à un instinct. Et puis il y a l’embrase du rideau qui dessine les plis, l’ensemble des courbes et donne toute son amplitude au tissu.

Oui, j’existe, j’en suis consciente, et tu es là pour me le rappeler. Dans tes yeux je ne trouve rien de plus

 

isabelle franc rttr

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