Je sais ce qu’ils ont dit de moi. Parce qu’ils ont chuchoté dans mon dos. Ce ne sont pas des mots en l’air mais bel et bien des mots pensés, déposés, rédigés…et crus. Ils ont dit que j’étais jalouse, qu’ils ne croyaient pas possible que je puisse en guérir, que le mieux était de me fuir, de mettre un terme à toute relation, de n’importe quelle manière, n’importe comment, qu’il ne fallait surtout pas essayer de rester. Comme ils disent, dans ce cas, peu importe l’art et la manière. Ils ont dit aussi que je n’avais pas conscience de ma jalousie, Il me semble bien avoir perçu comme une précipitation, comme s’il y avait un caractère d’urgence dans leurs propos, comme une question de vie ou de mort…moi j’attends venir, je sais d’avance, il n’y a que l’asphyxie, la suffocation, l’étouffement, l’overdose qui peuvent venir fracasser ce rien. J’ai beaucoup encaissé, énormément patienté, espéré un je ne sais quoi, un quelconque sursaut. J’ai fait beaucoup d’allées et venues, Je me suis tordue les méninges, veuillez ne pas en rire, pour retrouver cette langue universelle qui nous a échappée; il faudrait savoir rapiécer les lambeaux de langages, raccommoder les sens.
isabelle franc rttr
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