Ce n’est pas l’amour qui est à la vie à la mort, en fait, ce sentiment-là me semble se suffire à lui-même, être suffisamment différent pour chaque personne, inconstant, volubile, éphémère et si léger, donc, non pas du tout, cela ne peut être qu’une chose : le langage. Je sais d’avance que je pourrais parler, lire, écrire jusqu’à ma mort, je partage l’infinie certitude que les mots soutiendront mon dernier souffle ; un étai, comme l’épaule sur laquelle on incline notre tête, appuyant de tout son poids, même si pour cela je dois me résoudre à passer au chuchotement. Soit, je chuchoterai, je minauderai s’il le faut mais on entendra encore le son de ma voix, ne fut-il qu’un écho… Ce souffle de l’intime, de la proximité, qui oscille entre le sujet et l’objet ; là ou il y a beaucoup d’envie, là ou le désir supplante l’angoisse, c’est à lui seul une vie privée exempte de chair ou l’on se retrouve à genoux.
isabelle franc rttr
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