L’œil rivé sur ce corps, à fixer inlassablement la chair blanche, sans cesse dans l’intention, le mouvement, décadent, j’ai longtemps cherché ce qui gravait ma peau. L’insultait. Quand le geste se soumet à toute sorte de vertu, ne devient-il pas indélicat, rebelle, subversif ? J’ai imaginé les traits des blessures enfantines, celles que l’on s’inflige de son plein gré, car il faut bien respecter certains silences, taire et cacher la honte de certaines vérités, soustraire au regard de l’autre, c’est cela que l’on vous apprend, la profondeur des empreintes, les cicatrices indélébiles…j’aurais voulu éponger le sang, je m’en croyais capable, persuadée, que ce soit réalisable ou pas, j’aurais voulu trouver quelque part cette force-là, arrivera le moment ou il sera trop tard, l’énergie fera défaut, alors c’est maintenant qu’il faudrait la faire émerger, dans l’urgence de quelque chose qui est en train de se défaire. Le déchirement entier
isabelle franc rttr
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