La voix s’est mise à trembler accumulant les faussetés et autres désaccords. C’était des couacs à n’en plus finir. Cette rupture avec mon moi d’avant n’est pas du mépris envers cet être que je fus, un autre, mais plutôt voir cela comme un immense remue-ménage de valeurs, une réappropriation de la matière, une prise de conscience de mon corps. Qu’as-tu chamboulé ? Qu’as-tu fait ? Ce que l’homme, reconnu à l’intelligence supérieure, a commis de ma pensée en m’insufflant ces cheminements, ces dentelles…ce qu’il a dit de mes rêves, de mes nœuds a su dénouer en moi les résistances, ces tâches invisibles parce que cela a du provoquer une grande soif. N’est-ce pas particulièrement indécent, immoral face à la désolation de ce monde ? J’étais persuadée de cette mise en perspective, ici bas, la dernière des arrogances, celle qui fait bondir. La voix trahit, décrypte les mensonges, déclame les obsessions, démasque les fantasmes et dispense la solitude, la distance et l’éloignement. Les mots choisis. Et puis, je me suis cachée derrière les sens que leur donnent les autres. Quant à la voix de l’homme, elle a vidé mon corps de ce vécu tant négatif, mettant à mort sa lourdeur.
isabelle franc rttr
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