Est-ce donc mon âme qui tangue ? Est-ce alors mon langage qui tangue ? Depuis quelques temps, déjà, il y a vous. Mais, aussi, vos mots, votre ombre constamment présente, là ou on ne l’attend pas. J’éprouve cette envie si vive et fulgurante de savoir ce que vous dîtes, ce que vous faîtes, ce que vous pensez ou pas ; moi, j’attends tant de vous, mais je n’ose rien vous dire. Ma vie me semble si banale, fade et indicible. Est-elle irracontable ? La sincérité de ce sentiment justifiera ma bonne foi. Je suis dans une impasse, sombre et exiguë, ou je me tapie, se tenir debout est quasi impossible. J’ai trop conscience de l’enfant fracassé des le départ, à l’âge pour ne pas douter un jour que je puisse me relever. Et puis il y a ce bonheur immense de l’enfance. Il n’y a qu’à cette époque ou tout me paraissait doux, je me rappelle la balançoire dans le jardin de mon père, j’aimais me balancer, cela a toujours été un mouvement apaisant, bienfaisant, cette pendaison au dessus de l’herbe verte, à part ça, rien n’est tendre avec moi. Je cours encore après les bras, maternels, qui sait, ceux qui voudraient bien m’étreindre, j’y vois là le point d’orgue de toute mon existence. De l’autre côte de l’enfance protégée et innocente, il existe la sauvagerie à laquelle on ne se fait jamais. Curieusement, je n’ai pas peur d’affronter la haine, ni l’intolérance, et puisqu’il faut chercher une raison à cela : la décadence, ça vous suffit ? Je ne vis pas sans rêve.. sans sommeil, je t’imagine dormir…j’aime ces photographies en noir et blanc qui disent ces instants..
isabelle franc rttr
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