Dans ma vie, si brève et courte soit-elle, j’ai lu un certain nombre de livres, il m’en reste encore un bon nombre, beaucoup, d’autres, à découvrir, et une question me vient à l’esprit. Qu’est-ce que vous ont fait les écrivains ? Ils vous font du mal ? C’est donc ça ? Sachez, moi, ils me font du bien. Ce ne sont pas ces charismes-là qui m’importunent ou bien m’inquiètent. Le fait est qu’ils savent vous mettre devant l’absurdité de tout, celle de la vie, celle de l’angoisse, celle de la finitude et surtout de l’incomplétude de tout être humain ; ce sempiternel mur contre lequel on se cogne sans cesse ; ça percute, ce destin auquel il semble que nous soyons, plus ou moins, déterminé. Quel est donc cette mouvance actuelle de glorifier l’ignorance ? Moi, ce n’est pas la mort qui m’angoisse, j’ai tenté de la domestiquer, l’apprivoiser comme j’ai pu, non, ce n’est pas elle, c’est votre peur face à elle, il y a tant de folie la dedans, il y a tant de souffrance qui ne s’exprime pas. Et puisque je me retrouve aujourd’hui, seule, dans ce huit clos de lucidité, sans vraiment d’état d’âme, je fais face, en songeant à la mer qui monte…à ceux qui la regardent monter, pourquoi restent-ils aussi longtemps à la contempler ? Y cherchent-ils leurs rêves ? Je regarde et je sais qu’on engage ce qu’on croit être un monologue, on se confie, puis on s’épanche, on se délivre qu’elle seule préserve notre intégrité, Enfant, je ne crois pas que l’on soit vraiment seul, il y a toujours le petit ours blanc, la poupée qui est là pour vous sourire. . J’ai cru en toutes ces choses auxquelles on m’a demandé de croire sans adhérer pour autant mais comment en finir avec tous ces faux semblants ? Je me suis mise à voir la réalité. Je m’approprie.
isabelle franc rttr
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