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Aller à l’université

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Même si cela aurait pu constituer le fondement d’un rêve, je ne l’ai pas fait. Je ne suis jamais allée à l’université parce que je ne suis pas issue de la bonne classe sociale, je parle de celle qui y a accès, provenant d’un milieu ouvrier, et non d’un milieu bourgeois, universitaire où l’on attend de vous un parcours exemplaire, tracé par avance, correspondant aux exigences, bien souvent, calqué sur une tradition familiale…Bien que je ne sois pas la seule, dans mon environnement le plus proche, ma famille, je fais partie de la première génération à avoir poursuivi des études, à avoir été aussi loin dans le parcours scolaire. Même si elles furent courtes puisqu’il s’agit d’un bac plus deux en communication, suivie d’une année de spécialisation en RP, Relations Presse, j’en dégage une réelle fierté toute légitime me semble-t-il, car les professeurs, ce sont eux, ces matheux,  avaient proposés à ma mère lors de la réunion annuelle parents/professeurs, l’année de 5ème, de m’orienter en filière courte, style BEP ou CAP dans les métiers du cuir, option maroquinerie. Il leur paraissant donc inouï de me laisser continuer. L’idée est d’écarter, enfin d’empêcher toute ascension sociale. J’ai eu raison de me faire confiance et je ne le regrette pas même si l’amertume que leurs paroles m’ont laissée est une réalité. Je me rappelle utiliser un langage peu soutenu. Je me souviens de ce matin-là, ou ayant perdu une chaussure, la droite ou la gauche, je ne sais plus, tout en courant, je criais à tue tête dans la rue : «  ma godasse ». A partir de quel moment devient-on vulgaire ? C’était grossier, inélégant, Il m’arrive encore d’être envahie par la honte que m’inspire cette saynète. Il y a quelque chose dont je n’ai pas réussi à me défaire. Je n’ai pas forcement envie de me souvenir que je suis encore cette petite fille…mais l’émotion qu’elle fait naître est encore vivante.

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 isabelle franc rttr

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