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Que des mots…(fiction)

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“Pour qu’un homme et une femme s’aiment vraiment, il ne suffisait pas qu’ils se soient fait plaisir, qu’ils se soient fait rire, il fallait aussi qu’ils se soient fait souffrir.” Françoise SAGAN

 

Je me suis encore emportée. Je l’avoue. Oui, j’ai pris un terrible plaisir à lui hurler dessus. Il est si désorganisé, si tête en l’air. Il me reproche sans cesse, et il n’est pas le seul, de me laisser déborder par mes émotions, la tristesse, la colère, et alors ? Je n’ai pas le droit de me laisser porter par cette valse tourbillonnante. Que j’aime me laisser submerger par toutes ces forces…m’abandonner à elles le cœur léger. Je crie. Cela ne convient pas, ce n’est pas convenable, enfin. Comme d’habitude, il va aller se plaindre à tout le monde et dire que je suis une hystérique, voilà comment on se retrouve en un rien de temps cataloguée ; je crois qu’il aime cela, que l’une de ses jouissances à lui est de me pointer du doigt, de me faire passer aux yeux des autres, proches, intimes, parents, ami.e.s, pour  folle. Je  crois qu’il aime faire de moi un stigmate. Je me suis aperçue que nombreux sont ceux qui gobent ses paroles sans émettre la moindre critique ni avoir le moindre petit soupçon à son égard. Je vois que cela ne dérange personne, tous acquissent. Je ne m’en sors pas et je ne sais pas vraiment si j’arriverai un jour à me tirer de ce mauvais pas, comme un sort jeté à mon encontre par je ne sais quel quidam. Cette répétition nous brise tout goût au plaisir. Depuis le temps que nous sommes ensemble, il ne s’est toujours pas habitué, pour se faire il faudrait ne pas s’arrêter systématiquement sur ca et vite passer à autre chose, saisir un autre centre d‘intérêt que le plaisir d‘écraser l’autre. Ces autres se font sans doute de la situation une idée floue, approximative, on ne peut plus caricaturale, cela ne ressemble en rien à une succession de rixes ; une confrontation perpétuelle. Je m’agaçais d’un rien, de son idiotie, il s’énervait mais je ne me suis jamais retenue de dire ce que je ressentais. Je n’ai jamais connu la peur celle de dire les choses que les autres enferment au fond d’un tiroir fermé à double tour. L’affrontement peut cacher parfois  des éclats qui cisaillent les illusions parfaites. Il ne sait rien de qui me fait agir ainsi, évidemment, il croit savoir.

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isabelle franc rttr

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