Depuis quelques temps, déjà, il se trouve que j’ai mal aux épaules. La douleur est intenable…je te porte comme je porte ma vie, nos handicaps, physiques et psychiques, nos différences, je préfère parler de singularités. Le poids de ton corps me fait courber, m’arrondir les épaules. La souffrance morale se fraie un chemin à travers le corps avant la grande explosion. Les mots ont mangé les pas qui eux ont mangés les espoirs. Plus on avance, plus ce monde nous tient porte close; il se ferme, à nous, à nos vies. Nos enfances se referment sur ce qu’il y avait de meilleur, de plus juste. Notre imaginaire n’a que faire du principe de réalité. Ô, je n’ai pas décidé d’appartenir à une race quelconque, ni des gagnants ni des perdants, non, je n’ai rien décidé. Que personne ne vienne me dire quoi que ce soit.
isabelle franc rttr
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