Il est inutile de me le répéter deux fois, une seule fois est suffisante pour fuir, me faire prendre la poudre d’escampette et je détale, me mets à courir aussi vite que je peux, aussi loin de ces regards en arrière, de ces remords que vous êtes et que je hais etc…toutes les fuites donnent à voir une certaine rébellion. Je ne doute pas qu’elles surprennent en premier ceux à qui elles s’adressent ; les leur façonnent une nouvelle réalité. C’est dire ce que les mots ne peuvent dire. Où va-t-on quand on s’en va, dans un bistrot anglais, un hôtel espagnol. Je ne tarde pas à chuter sur mes doutes, j’en ricane même ; je me souviens bien comment le monde s’est mis à tourner tout autour, puis comment je peinais à me tenir debout, droit. Ca ma plaisait bien à moi ce tournis, à savoir que la fuite est toujours la suite de quelque chose à laquelle personne ne peut plus rien. Et si parfois le vent peut amplifier le chaos intérieur, ca a commencé comment, déjà…je cherche à être l’amoureuse, sans avoir une seule attache, aucune appartenance, ainsi soit-il, chaque endroit de repli n’est rien d’autre, rien de plus, que le refuge de cet instant où tout se disloque, se désagrège.
isabelle franc rttr
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