Parce ce fut loin d’être une banale rencontre comme furent les autres, ni surfaite, ni aléatoire, un croisement fait de bric et de broc. Celle-là, elle a mis le chaos partout. Je me souviens qu’il y avait le cœur, l’enthousiasme, une sorte de frénésie impossible à domestiquer. Et puis il y a ceux qui vous promettent monts et merveilles. Le pire, c’est l’envie qui nous saisit d’y adhérer presque comme une obligation. Il existe ceux qui savent vous faire croire n’importe quoi, parfaitement, en vue de préserver leurs propres intérêts, ceux qui cachent fort bien la vérité, la dissimulent sous des mots doux, la maquillent à coups de cadeaux onéreux pour garder leur jardin secret, pas si secret que ça, in fine. On croit entrouvrir une fenêtre sur l’océan mais ce n’est qu’une porte qui se referme sur nous. On se méprend parce qu’on a cru être plus aimé que l’autre. J’avais un peu froid alors j’ai voulu me réchauffer auprès de toi une minute, un jour, un mois, un an…peu importe le temps donné, offert, conquis, l’essentiel étant de ne pas le gâcher. Ce truc ultra réglé, mon bâton de pèlerin, après lequel je cours pour me protéger contre la finitude, ces années qui filent à toute vitesse. Il y a quelques années j’aimais plus que tout cette rencontre, je lui aurais sacrifié pas mal de choses, il y a quelques années je la considérais comme un trésor, je chérissais par dessus tout notre aveuglement, insouciante que j’étais alors. A chaque aurore qui se lève je tente d’imaginer un avenir impromptu qui serait créé à la mesure de nos fissures. Je serais peut-être que de passage dans sa vie. Et puis un jour tu découvres qu’il n’y a aucun sens, plus d’endroit ni d’envers. Tu décides alors de tourner le dos…parfois, il m’arrive d’avoir du chagrin, une certaine nostalgie de cette époque.
isabelle franc rttr
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