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L’insupportabilité de ce monde

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A présent, les vacances d’été sont bien loin et les fêtes de Noel approchent. La neige, le froid vont recouvrir nos cœurs d’artichaut et remplacer le soleil, la chaleur, fini les baignades dans la mer, les réveils tardifs et le farniente. Le bleu va pâlir et dériver pour laisser place au blanc cotonneux…qui va envahir le toit des églises, les plaines etc…or, il n’y a pas si longtemps, deux ou trois ans à peine,  j’adorais encore tous ces fastes et autres ornements qui fleurissent un peu partout à cette période, voir les rues illuminées d’étoiles, les guirlandes dont on décore le sapin. J’étais loin de comprendre comment on pouvait détester cette période de trêve, de joie synonyme de fête, cette pseudo chaleur ambiante parce que pour moi c’est là où prime l’humain. J’ai le souvenir de sapins, immenses  ces rois  des forêts démesurés, fournis, aux larges branches, qui avaient tant de prestance, de mon impatience à ouvrir les cadeaux sous le regard amusé de quelques adultes. Tout le monde a conservé un tantinet son âme d’enfant, la saveur de  ces instants magiques, les couleurs, les refrains, les mots. Plus tard, il était impossible pour moi de rater les vitrines des grands magasins. Louper ce retour en enfance. Sacrilège ! Tous ces instants de grâce, je ne les ai pas répertoriés, certes, mais ils sont bien là, vivants, réconfortants, ancrés  Aujourd’hui il m’arrive souvent de ressentir la triste impression qu’il n’y aura plus jamais de Noël aussi festif, joyeux, euphorique. J’aimerais tellement me replonger dans cette insouciance oubliant un moment le caractère insupportable d’un monde guerrier, vide de sens. Je sais la fragilité de la vie, surtout ne pas perdre de vue qu’elle peut être brisée en une seconde, un rien suffit à la déstabiliser et, ainsi, la rendre aussi vivable que peut l’être l’enfer s’il existe. Je me raccroche à ces souvenirs comme aux branches par peur de chuter.

plage

Isabelle franc rttr

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