Ceci ressemble a un effacement de soi. L’acceptation, la résignation ou la soumission ? De toute évidence, il nous faut choisir entre. La cloison entre ces trois états de mon âme me semble parfois si fine, et si subtile que nous avons tendance à amalgamer ces trois versions. Les yeux baissés pour l’un, le regard braqué sur le passé pour l’autre et enfin celui dirigé vers les cieux. Implorant. Suppliant. Tout se tient, cet ensemble si bringuebalant, nos deuils, nos croyances et nos espoirs. Et si tout cela pouvait se résumer en un seul et unique soupir, de ceux que poussaient les prisonniers vénitiens lorsqu’ils traversaient le « Ponte dei sospiri » pour être jugés. Il y a en commun cette impossibilité de fuir, ou, comment, quand ? La tête haute, nous nous efforçons d’avancer. Nous nous forçons à mentir alors que nous n’y croyons plus. Faire bonne figure. Et tant pis pour ces leurres, ces faux songes dont on ne s’empresse surtout pas de mesurer les conséquences. Brusquer, effleurer, goûter cet interdit procure à la vie toute sa saveur. Qu’importe le choc, l’amertume !!
Nous nous agenouillons volontiers.
Qu’importe le choc, l’amertume !!Qu’importe la position, la torture, c’est le prix à payer.
Qu’importe la douleur, la souffrance, puisqu’elles font naître la jouissance.
Quelle fabuleuse expérience que celle de la damnation ! A nulle autre semblable, ni pareille.
ISABELLE FRANC RTTR
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