Le monde est hostile à tout ce qu’il ne peut pas faire contenir dans des cases. J’ai dû confronter mes espoirs et mes rêves à l’usure d’un vol de papillon. Ma vie, si destin il y a, est peut-être de demeurer enserrée entre les tenailles d’un monde si idéalisant. Ainsi l’idée m’est-elle venue d’observer les réactions que mon être physique, image, caractère, suscite chez les autres. J’examine leurs visages disloqués, leurs yeux écarquillés, leurs bouches en cœur. Je les devine réticents, craintifs, apeurés. Je les sens distants. Ils s’affranchissent à mon égard de toute sollicitude. Ne s’inquiètent guère plus. Et n’éprouvent aucune empathie. La différence existe et a pour finalité de faire prendre conscience aux autres qui ils sont. Je me suis toujours demandé si c’était prioritairement mon physique atypique ou bien mon caractère bien trempé qui amènerait les gens à se tenir éloigné. J’ai toujours eu une sensibilité toujours forte que celle des autres ou bien était-elle en avance… elle est exacerbée du monde. In fine, suis-je si impressionnante, intimidante, irritante ? Je donne l’impression de ne jamais me courber, or, il m’arrive de pleurer de rire. Je souris au monde. Je ris quand l’émotion, trop intense, me fait perdre l’équilibre. Se redresser. Il me faut tenir la verticalité. J’absorbe tout, les rêves comme les cauchemars.
ISABELLE FRANC RTTR
Protégé par le droit d’auteur (voir les modalités <http://www.culture.uv.fr/cultupratiques/droits/protection.ht // -tous droits réservés-Copyright ©- 2019