On me dit obstinée. Je ne m’arrêterai pas d’être qui je suis. Je ne cesserai jamais de faire ce qui me fait plaisir. J’aime danser, chanter, lire et écrire. Je crois que rien d’autre ne me fera exister. Et ces petits moments mis bout à bout sont à eux seuls le fil de ma vie, dans ce qu’elle a à la fois d’attractif et d’impuissance. Le premier ne dissimulant pas le second. Déjà je ne m’en sors pas si mal. J’ai emprunté la voix du milieu, la médiane. Ô je sais comme l’enfant, la petite fille qui est en moi, devrait se réjouir mais cette vie ne lui appartient pas. Elle est le croisement de préjugés. Je me suis dessinée plus petite encore, effacée, rayée des humaines. Je râle. Je ronchonne. Et tandis que je contemple un coucher de soleil je me répète que ma vie est loin d’être aussi lumineuse. Admettre la légère passivité dont je fais preuve face à la vie, bien que je plie mais sans jamais rompre, me met en position de soumise, inconfortable.
Isabelle franc Rttr
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