Un matin je finirai par lui avouer mon désir de sa partance. Il peut bien me quitter et qu’il débarque du bateau. À cause du lit retourné, sans dessus dessous, et non raccommodé. A cause des jérémiades quotidiennes. A cause des œillets séchés. A cause de la dentelle. A cause de ce « je fais de mon mieux ». A cause de ce corps désœuvré, de cette obstination à vouloir être comme tout le monde. Lorsqu’elle l’entend souffler, expulser la haine de ses entrailles, elle appréhende sa souffrance, alors, elle tend une oreille l’instant d’avant la noble agonie. Elle s’efforce de ne penser à rien. Elle ne dit plus rien. Le silence possède ceci d’agréable qu’il nous donne l’obligation de rompre, et, qu’il nous destine à nous distancer de nous-même, autant qu’il nous oblige à prendre une certaine hauteur. C’est une posture de détachement de toutes contingences matérielles, il s’agit de contempler son âme suspendue. Te dire ce qui nous attend après l’étincelle parce que tu as ce besoin d’entendre le vent de l’apaisement. As-tu remarqué ces vieux démons qui planent au-dessus de nos têtes ? Eux veulent tout voir, tout surveiller, être sans cesse là, faire le tour de nos pensées, cerner nos intentions celles qui arrivent et sont bienvenue, celles éphémères, de passage, vaporeuses. Il est certaines d’entre elles qui accosteront à bon port, des cœurs enflammés prêts à bondir. Cet espace à travers lequel on commence à aimer, à courir, à frissonner. Puis encore, à cause de cette peur atroce que tu fuis.
ISABELLE FRANC RTTR
Protégé par le droit d’auteur (voir les modalités <http://www.culture.uv.fr/cultupratiques/droits/protection.ht // -tous droits réservés-Copyright ©- 2019