Encore un noeud
Encore un nœud. Jusqu’à cet instant précis, celui de notre rencontre, j’étais égarée, perdue dans une totale confusion. Et puis, ce jour-là, à l’heure fatidique, on s’est attrapé nos cœurs, mélangés nos corps et assouvis nos désirs jusqu’à ce que nos larmes veuillent bien cesser de répandre leur amertume. J’ai enfin compris qu’aimer n’existait pas, puisqu’il n’y a et ne peut avoir ni appropriation ni fusion, mais, à tort ou à raison, j’ai pris la décision de jouer le jeu de l’illusion parce que c’était toi. Je ne voyais plus que cet amour renversé, cette union inversée. Jusqu’à maintenant j’ai tenu, résisté, j’ai su, j’ai trouvé la force, désormais on retient nos émotions, on bride nos sensations, nous sommes devenus lisses l’un à l’autre, étrangers à nos propres rêves, certes, nos épaules se frôlent encore, mais nos regards se croisent-ils encore ? Il ne suffit pas de juxtaposer les éclats de joie, les oublis et les pardons. Il te faut savoir que tout ce j’ai pu obtenir dans la vie, je l’ai durement gagné, j’ai saigné mon âme inadaptée, je suis allée le chercher moi-même. Je sais que notre couple a de quoi susciter des stupeurs, rassembler des interrogations, et soulever des incompréhensions ; pour la majorité, il souligne, hélas, encore trop la vulnérabilité de notre condition d’être humain. Toi, tu es cet enfant intérieur que je porte, qui parfois, me fait si mal, Je sais que je suis dans la justesse quand tu te mets à genoux devant moi. Tout ce que j’ai fait n’a servi à rien, ce n’était qu’un idéal que dans une folie je cherchais à atteindre. Je n’en étais pas moins sincère pour autant. Depuis peu, comme si de rien n’était le parfum des fleurs fanées s’est infiltré partout dans l’air, l’ambiance.
ISABELLE FRANC RTTR
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