Que sommes-nous en train de faire de l’homme ? Il fuit l’altérité. Le rapport à l’autre se trouve faussé, biaisé…L’homme fait preuve parfois d’un égo démesuré, égo qui lui permet aussi de développer son génie. Peu importe les circonstances, il est inacceptable d’être abandonné par un être que l’on aime. La violence du message ainsi envoyé est intolérable, insupportable. Rien ne nous semble plus habituel, pour des amants, que de croiser le regard de cet autre chaque matin, celui-ci fait naître en nous un brin d’espoir et révèle nos origines. On en déduit tant de choses qu’elles soient vraies ou crues, ce sont les doutes que nous écartons. On demeure dans cette croyance-là, telle une euphorie, parce ce que cela nous fait tant de bien, toutes ces promesses auxquelles nous nous raccrochons par peur du vide. Nos âmes cherchent à s’enserrer dans cet ailleurs, un là-bas. Il y a la nécessité de profiter de ces instants-là, et, tout au long de ma vie, je chercherai éternellement un corps à coté du mien, chaque aurore ténébreuse. Je tâterai de la main cet espace vide encore froissé de ta tiédeur. Désormais j’accorderai la place et l’importance que je veux à cette chaleur, à moi seule de décider de son essentialité ou pas. L’autre était bien présent, son sourire, son regard, comme exigence et sens à notre vie de manière si peu satisfaisante. Le lieu, le lit, cet espace qui saisit toutes les formes d’amour, toutes les palpitations du cœur, et toutes les ondulations des corps en mouvement. Suée blanchâtre
ISABELLE FRANC RTTR
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