J’aimerais tellement vivre dans une pièce sombre, avec juste une fenêtre donnant sur le bleu clair de la mer. Parce que j’ai envie de laisser mes yeux infatigables la contempler à toute heure du jour ou de la nuit. Si tu regardes le passé, forcément, tu demeures dans le passé…alors, tourner le dos pour mieux aimer. Est-il possible que le hasard fasse de telle sorte que je rencontre quelqu’un, un jour, qui me fasse aimer la vie ? Je n’ai encore rien vu, rien aimé, rien…alors, telle une gazelle apeurée, j’ai fui. Certes, je me sens de moins ne moins chez moi dans cette atmosphère tant anxiogène. Je vois la violence, le dénigrement et l’alcool tout le temps et partout. On croit écrire sur l’autre, mais on se trompe, en fait, on n’évite pas de dire des mensonges sur nous-même. A quelle catégorie appartenaient donc nos amour.e.s ? Frileuses ? Peureuses ? De quelle nature étaient-elles ? Comme si j’avais mal au corps et au cœur…mes épaules hurlent de douleur, la nuque se crispe. Je me rends compte que j’apprends à apprivoiser le temps, jour après jour, il se fait moins lourd, plus vaporeux.
ISABELLE FRANC RTTR
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