Proximité
Enfin, dans l’éloignement contraint nous sommes deux ; pour une simple phrase, un simple regard, un simple mot, on se sent soudain capable d’accomplir des miracles…je crois que ce qui est bien avec cet état là, une fois la dernière embrassade passée, c’est que l’on apprend à se dévêtir du manteau de la souffrance, se distancer de l’autre, à échapper à l’étrangeté, aux mouvements circulaires millénaires, à l’extase dont on ne veut pas, interface tragique, interface sublime, interface extrême, où l’on ne va nulle part. Que vois-je en fixant ton regard vide ? Il me serait aisé de pouvoir y lire une inquiétude croissante, une solitude oppressante et les reflets d’un arrière gout. Enfant, on m’a appris à souffler, à murmurer mais pas à clore les histoires. Ô combien de marches ai-je loupées ; combien de commencements ai-je ratés ? Et de secrets gardés ? Sans elle la vie est stupeur et tremblements.
ISABELLE FRANC RTTR
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