Ne dit-on pas que l’amour s’impose à nous ? Comment sait-on qu’il existe ? Alors que l’époque contemporaine n’en finit pas de s’embourber dans un mouvement ultra prononcé de désacralisation du sentiment amoureux, et respire comme il peut dans le déni de son caractère unique et profond et renie tout devoir. On voit même que plus largement c’est la notion d’amour même qui a rétréci au fur et à mesure de l’arrivée des nouvelles générations. Elles s’enfoncent dans une illusion dite subversive…On a coupé les ailes de l’attention, de l’empathie et de la compréhension. Elle semble étouffer les envies, abattre les rêves et achever le reste. Celui-ci tend à disparaitre comme fils d’attachement principal, au profit d’autres valeurs plus vaporeuses. Serions-nous en train de s’égarer, nous perdrions-nous dans les nouvelles croyances ou serait-ce elles qui conduirait l’homme contemporain à sa perte ? Dans une société qui cherche principalement à ancrer chaque sujet dans un individualisme économique, où l’intérêt personnel prime sur le collectif, une majorité en arrive à adhérer à l’idée qu’aimer devient l’erreur à ne pas commettre. Nous élevons la réussite, tout autant que la solitude au rang de parangon en minimisant la souffrance que cela installe. Il ne faut pas s’étonner ensuite des débordements qui ont lieu. Nous élevons la réussite, tout autant que la solitude au rang de parangon en minimisant l’humain. Aujourd’hui, on met dans la balance l’amour et la liberté, on les oppose. Qui sera encore capable d’aimer demain ?
ISABELLE FRANC RTTR
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