Désormais, je fréquente des histoires nocturnes qui meurent au petit matin. Aucune importance, de toute façon, l’aube finira par les anéantir, comme elle le fait à chaque fois, les étouffer dans ses brumes enténébrées. Quand elles sont vraiment trop blessées par les outrages de chacun, sagement, elle les plie au carré, les range, les empile dans les armoires normandes. J’ai songé à tout ce que l’on ne peut pas dire, ces détails qu’il ne nous faut pas avouer, ni mettre en lumière, ni accepter ou reconnaitre, mais demeurés intact entre chaque repli du linge blanc. Cette indécence qui consiste à vouloir tout protéger, et dissimuler en tout cas, dans les fonds des armoires. Il y a cette violence qui se déploie ; il y a cette odeur de lavande.
ISABELLE FRANC RTTR
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