Se soucier de son prochain
Chaque matin, je vois, j’entends, je marche, je hume …et il m’arrive de pousser des cris. Cela fait quelques jours que je marche, depuis jeudi exactement, quatre jours d’errance, de dérive. Et en marchant seule, ce soir, j’arrivais vers la rue des Saints Pères, peut-être était-ce après, je croisais là une femme fort élégante. J’ai prêté attention à la canne blanche…c’est tout ce que j’ai besoin de savoir d’elle. Et je regardais ces yeux impuissants, et je me disais, ô combien cela devait être périlleux, pour elle, de se déplacer au milieu de ces mouvements. Je me suis sentie privilégiée, nantie…je devenais la garante du souci de l’autre ; c’est la grâce de savoir où est l’essentiel, c’est l’humilité de reconnaître plus vulnérable que soi. Elle attendait au feu pour traverser. Que personne ne s’inquiète pour elle. Je me suis approchée d’elle en lui demandant si elle avait besoin de mon aide. Le sourire qu’elle me tendit fut un cadeau de joie.
ISABELLE FRANC RTTR Protégé par le droit d’auteur (voir les modalités <http://www.culture.uv.fr/cultupratiques/droits/protection.ht // -tous droits réservés-Copyright ©- 2019-11-02
Commentaires récents