Commencement

Au commencement, l’homme et moi n’avions rien en commun, rien d’autre que cette insatiable envie d’être attentionné envers les autres.  En plus, ce besoin d’être là pour l’autre, donner de soi. Et puis un sourire nous a échappé. Je me souviens d’un sourire qui a entrecroisé à jamais nos destins, nous reliant l’un à l’autre. Il était là pour nous signifier une seule et véritable chose : dorénavant, je fais partie de ta vie, je suis celle vers qui tes yeux se tourneront pour évaluer, oser, et, tracer des chemins différents de ceux que nous avions l’habitude d’emprunter. Et ces sourires-là comptent au delà de tout, parce ce qu’ils sont si rares, tellement uniques …je n’ai jamais été de celles sur lesquelles les regards se retournaient. Effrontée, j’ai toujours su trouver la force de faire face à cette indifférence-là. Et puis, un matin, tu es arrivé, tu as tout balayé, les embruns, les averses comme les tempêtes ; tu as bougé les frontières instaurées, sabordé les digues que j’avais si patiemment bâties…il a eu raison de forcer l’ouverture de mes croyances. Je venais de rejoindre un coin de mes rêves, j’allais enfin les suivre. Depuis, l’idée que l’ensemble de nos souvenirs soit suspendu à ce premier sourire me taraude. Je me réjouis à l’idée d’avoir installer ma présence. Si je me suis incrustée dans tes  aurores c’est avec l’intention de créer des souvenirs communs.

ISABELLE FRANC RTTR Protégé par le droit d’auteur (voir les modalités <http://www.culture.uv.fr/cultupratiques/droits/protection.ht  // -tous droits réservés-Copyright ©- 2020