Je perds pied…Elle me saisit toujours d’effroi. L’impatience m’envahit chaque jour un peu plus. Elle ne m’a jamais vraiment quittée, toujours là, tapie, attendant son heure, juste au creux de moi, celle de mes mains si moites, celle des nuits abrégées, des aurores blêmes, des bouteilles à la mer. Oui, il me semble, in fine, avoir toujours eu cette tempête dans ma tête. Le bruit qu’elle peut faire ne s’entend pas mais c’est souvent que je ne peux échapper à son flot de paroles. Elle fait un tel vacarme des fois juste dans ma tête lorsque le désir vient frapper. L’envie de la tenir à bonnes distances jusqu’à l’éloignement, puis l’exil…le temps plus rapide, la danse plus intense, le vent plus violent ne se satisfont plus de rien. Ici le souffle halètera tout le temps, Je la crois consubstantielle, existentielle, fusionnelle à ma nature. Pourquoi cela devrait-il changer ? Je m’aperçois que depuis la nuit des temps c’est elle qui raconte le mieux, le plus fidèlement, celle que je suis. Elle relate si bien mes gestes furtifs. Elle trahit ce cataclysme ancestral dont je me sens l’unique héritière. Je l’ai encore entendu cette nuit venir
Prenez soin de vous
ISABELLE FRANC RTTR Protégé par le droit d’auteur (voir les modalités <http://www.culture.uv.fr/cultupratiques/droits/protection.ht // -tous droits réservés-Copyright ©- 2020