Je suis sortie de là quelque peu abasourdie. Sonnée. Je vous le redis, au commencement, je voulais être une femme qui ne demandait qu’à vivre une histoire banale, être amoureuse, être aimée. Désormais, je me demande si je me contente d’être moi-même où si je suis dans un devenir plus vaporeux que celui où je me projette actuellement. Je m‘enferme un peu plus dans ce scaphandre. Brutalement, en moi, le silence est venu s’installer cela fait plus de dix ans qu’il est venu se présenter, ce matin, un palier de plus a été franchi, je ne suis qu’à demi étonnée d’apprendre qu’il a pris un peu plus de place (entre 15 et 20 % de perte d’audition supplémentaire). Et dire qu’il n’y avait pas eu d’évolution les cinq premières années, tout était stable, et, soudain, il s’est remis à se déployer…le plus étrange est le fait que je n’éprouve aucune peur, aucune crainte, j’ai même tout le temps d’apprivoiser cette absence au monde qui m’attend. Je dois me tenir prête à l’accueillir même si je ne sais pas ni l’heure ni la date de son arrivée. L’absence de vie sociale cela se prépare. Je serai exilée pour les autres mais surement pas à moi-même. J’ai entendu guère plus étonnée que ça, j’avais abordé le vertige de ce possible là. Ce chemin, il y a déjà longtemps que je le pratique, je l’emprunte depuis cette enfance si particulière. J’ignore tout de la destination où il va me parachuter mais il me force à le suivre jour après jour. Mon impatience vient de là, de ce silence qui ne cesse de grappiller du terrain en moi. Evidemment, ca vous propulse dans une autre dimension ; cela vous forge une autre réalité plus ancrée dans l’authenticité, une autre vision plus vulnérable. C’est de cette manière là que les autres chaos apparaissent vains, futiles. Ce sont les masques, les cancans qui me rebutent le plus, les hautes exigences, ensuite,
Prenez soin de vous
ISABELLE FRANC RTTR Protégé par le droit d’auteur (voir les modalités <http://www.culture.uv.fr/cultupratiques/droits/protection.ht // -tous droits