Il reste que les belles espérances s’envolent vers les brumes des cieux devenus soudain gris acier. On est en train de refaire, une fois encore, le monde. Dans cette fissure ultime on redoute plus les vérités que le silence. J’ai écrit pour cicatriser. J’ai cherché à panser ces failles. Il me faut cautériser ces plaies invisibles à l’œil nu. Je me suis servi des mots pour raconter ce que les autres ne me laissaient pas dire. J’avais ce besoin d’hurler ce silence imposé. J’ai fait des mots mon épine dorsale. Peut-être ne trouve-t-on pas forcement la paix tant attendue, mais, à coup sûr, une entrée vers l’anéantissement de la solitude. L’écriture est là du matin au soir pour nous entrainer irrévocablement vers soi. J’ai écrit pour enclencher ce mouvement réflexif et ne pas me soustraire à ce face à face. J’ai écrit à chaque fois pour éviter que la flamme à l’intérieur de moi ne vacille.
Isabelle Franc Rttr
Prenez soin de vous