J’avais l’habitude, simplement ne rien dire… laisser passer la tempête, souffler. C’est ainsi que l’on m’a construite dans le rapport aux autres, dans le silence subordonné à l’autorité. J’ai souvent baissé le regard face aux inquisitions. J’en ai mis du temps à dire ce qui me tenait à cœur. Ce n’est pas la première fois que je fais ce constat ; la parole de l’autre est toujours si difficile à accueillir. Parfois, impossible de la croire. On entend son incroyance, entre chaque souffle. Au delà, on perçoit sa dissonance. Et j’ai tellement de fois désiré être à l’image des autres….sauf qu’à l’époque, je ne savais pas ce que cela voulait vraiment dire. En aucun cas je ne voulais me contenter d’être une marionnette de chiffon entre leurs mains. J’ai passé un temps infini à chercher ma vérité. Je me suis tellement revêtue de légèreté, qu’à force de me montrer insouciante, les corbeaux ont fini par me dévisager, moi, la timide, l’effacée, la sentimentale.
Isabelle Franc Rttr
Prenez soin de vous