J’ai dû être féministe pour être moi. J’ai dû me battre pour avoir le droit d’exister dans ma différence. J’ai dû renoncer à croire en ce que vous disiez, qui pourtant me semblait si beau. Et j’ai dû tenir en joug toutes les annotations acerbes des autres énergumènes si peu tolérants. Mais les êtres authentiques ont tous le même regard, avec la sincérité qui brûle dedans. Être aussi subversive que tes regards, aussi libre que tes mots… Être aussi talentueuse que tes revers… J’ai longtemps cherché cette infinie promesse auprès de corps nonchalants. Longtemps, j’ai hésité parmi ces étreintes hors du temps. Vous m’avez cependant répondu, pourquoi ? Et pourtant, pourtant, j’ai le vent de vos mots dans mes cheveux. J’ai dû suivre la pluie, et, certes ma vie est pleine d’ecchymoses mais me suis-je une fois sentie aussi vivante qu’en vous implorant ? Et l’heure venue, entre nous, ce fût illico un coup de désordre, tout de suite, le grand tonnerre, l’attraction qui rassemble, réunit à jamais ceux qui traînent. J’ai à portée de main tout ce qui est capable d’atténuer mes chagrins bruyants. Il ne faut pas renfermer ce pouvoir là.
J’ai dû être tout cela à la fois, pat la force des choses…
Isabelle Franc Rttr
Prenez soin de vous