Encore pardon d’être si invisible…Depuis longtemps j’ai réalisé que je me suis laissée enfermer ; j’ai pris l’habitude de regarder en bas, lorsque je parle de mon histoire, comme si dans cette extraordinaire souplesse je devais faire taire la vérité de mon existence. Je n’accorde aucune importance au fait que l’on entende, ou pas, ma douleur enfantine. Je sais d’avance que cela ne changerait pas grand chose, ni aux comportements des autres, ni à l’image que j’ai de moi. J’avoue, j’ai peut-être osé penser qu’avec toi ce serait autrement. Que la différence se verrait avant même que tu ne prononces les mots qui attachent les cœurs ensemble. Et c’est lorsque ton regard gris a laissé une empreinte sur ma chair que je suis devenue le souffle de ce courant d’air pur. Un vague air de fin du monde ? Je voulais tellement sceller nos fragilités, déjà si entremêlées par leur ressemblance, et les lier pour créer une inévitable résurrection commune. Nous n’avions pas encore fini de nous parler que tu as préféré désacraliser tous ces vents poétiques.
ISABELLE FRANC RTTR
Prenez soin de vous
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