Je me tiens insoumise aux mauvais regards des autres, aux qu’en-dira-t-on, aux ragots et autres rumeurs. Je laisse volontiers ces autres glaner ce dont ils ont besoin pour s’inventer leur imminence…Il y a dans nos vies ces traversées du désert, plus ou moins immenses, ces grands espaces de solitude où tes mots ont brisé la nacre de mes assertions. J’ai tellement lutté pour ne pas rester dans ces prisons sans aucune perspective. Je ne serais jamais arrivée là si la littérature n’avait pas fracassé mes silences. Elle a semé son trouble…Et puis il y a ce truc, son baume bienfaisant, après tout, elle a effacé les saccages, fait disparaître les brisures, en contrepartie de quoi, je me suis égarée dans une liberté infinie que l’on ne voit pas. J’ai appris qu’il faut savoir se montrer léger, frivole, l’âge aidant à la pratique de l’auto dérision, pour camoufler, cacher, faire disparaître aux yeux des autres nos cris, nos outrages, nos poignets désenchantés.
ISABELLE FRANC RTTR
Prenez soin de vous
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