En quoi est-ce si difficile d’être à l’autre, à toi ? J’ai tellement peur que tu m’effaces, comme ça, parce cela te chanterait, un coup de tête, tellement peur que tu me dispenses de ta présence, ou prive de tes mots, tu l’as déjà fait, et, j’ai cru devenir une douleur constante pire que celle que l’enfance a laissé. Je sais, je m’affole pour un rien. Ô, tu as créé ce besoin de toi, j’ai appris tout doucement, à vivre dans ton attente, ta dépendance ; uniquement parce que je suis dans ce monde parallèle au tien, indécente, présente, éveillée, solaire…on m’est hostile. Je voudrais que tu continues d’être mon unique passion, mon intarissable source d’inspiration, mon souffle, mon épuisement ; tu te contentes de me voir, lasse, alors que toi tu m’ouvres les chairs les plus reculées des regards, et, de toutes ces choses visibles. Ô, que j’aime te voler ces regards qui font de moi ta chose, capable et prête à être une frontière entre toi et toutes les obscénités vivantes. Retiens cela, j’existe donc par cette langue si rouge et excessive, parfois, houleuse…elle abrite ma candeur, elle seule donne corps ; et, pendant tes silences qui s’enchainent, je me demande quels vertiges m’attendent…
ISABELLE FRANC RTTR
Prenez soin de vous
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