La fenêtre ouverte…

Ce n’est sûrement pas pour rien que nous nous sommes croisés. Personne n’aurait dû prévoir une telle chute. J’ai retracé le fil de mes histoires, alors j’ai raccroché, dans un impérieux besoin, chaque pièce du puzzle entre elles, cousu bout à bout mes deuils, tout cela pour comprendre comment je suis arrivée jusqu’à toi. Et pourquoi cet attrait irrésistible, cette envie incompressible de bâtir avec toi. Je sais que le terreau a été assaini…J’avoue, cela m’a pris du temps avant d’être capable de voir les choses en grand, de les accepter telles quelles. Je me suis rappelé certains incendies, certaines douleurs engendrées par nos renoncements, nos hésitations etc…Certes, je me tiens là, farouchement, décidée, mais je suis essoufflée par tant de tourments, d’incertitudes, d’aléas et d’embuscades. Tous ces allers-retours en cascade me narguent. Là, de l’autre côté de la nuit, je n’arrive plus jamais à apaiser ces volcans qui crachent leur lave dans mes chairs, et, me consument nuit après nuit. Il y a longtemps que je ne connais plus ces nuits bleues désemparées, celles où l’évidence est tellement éclatante que les étoiles paraissent si pâles à côté. J’ai tenté une nuit, et puis, celle d’après, de calmer l’effervescence. De toute évidence, l’imagination n’est pas au rendez-vous. Je ne suis rattachée qu’à une seule terre ; la sienne; j’attends de l’aborder avec toute mon âme. Ce n’est pas que je me sens inapte à aimer…j’ai toujours eu du mal à m’imposer, je préfère le retrait, me tenir à l’écart et rester moi, fidèle à ces vieux rêves que je traîne.  Et je passe chaque jour devant ton regard.

 

ISABELLE FRANC RTTR

 Prenez soin de vous

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