Ô, j’ai pris conscience comme je peux aimer tes espaces silencieux. Chaque fois que nous devons nous séparer, nous quitter, au moment de se dire « au revoir », il y a toujours une minute de flottement, une seconde d’hésitation. Une bise ? Une poignée de main ? Quoi d’autre ? On aimerait se laisser aller à la grande étreinte, celle qui prône l’insoutenable légèreté de l’être, celle des sentiments, flamboyants, authentiques, vrais , non surfaits, parce qu’en regardant bien, c’est bien de cela dont il s’agit, et dont nous avons envie toi et moi. Mais, on se retient. Et là, je sais que je ne me trompe pas. On aime se laisser toucher par les batailles de l’autre. On aime se livrer par touches. J’ai la certitude qu’il y a entre nous un fleuve, ce désir ininterrompu qui ne cesse de couler. Et arrêter le temps, le suspendre. S’abandonner à l’autre, une minute, pas plus…Tu me manques, je m’incline à l’avouer. Mais il y a toujours dans ta voix cette douceur, quelquefois amère, à nulle autre pareille et le ciment qu’elle crée entre nous. Je lui demande souvent de me raconter toi, cette part que j’ignore encore de toi, tes abrutissements, tes élévations, tes devoirs.
ALMA ISABELLE FRANC RTTR
Prenez soin de vous
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