A vouloir mener une existence bien rangée entre chaque tourment, on suscite bien des murmures. On étiquette à sa guise…Puis, d’un coup, la lumière du monde a pris les traits de ton visage. C’est, brusquement, une douleur insérée dans mes aurores que je peux contempler. Il faut être capable de la supporter, la laisser s’ancrer dans la chair, la laisser prendre le pas sur tout le reste. Ce que je comprends de toi, de nous, c’est simplement qu’une seule seconde a suffi à nous faire plonger dans l’éternité, à basculer dans le doute. C’est beaucoup trop violent. Acquérir ce sentiment d’être entre deux histoires, deux vies, deux souffrances, deux violences. Ô, ce n’est que la pudeur à ton égard, qui m’empêche de tenir une parole haute, et libérée, ce discours insoumis qui flotte dans ma tête à tout moment. J’émerge à peine d’un héritage où l’unique voix que l’on entend résonner, n’est autre que le silence, lourd et pesant. J’ai, tellement de fois, été appelée ; je viens, je suis là ; parfois, il faut que je te porte, te soutiennes, ici et maintenant, je délie les nœuds que les autres femmes ont serrés. Je me dis qu’il ne sert strictement à rien de faire semblant d’ignorer ; tout ceci, nous ramène à la syllabe originelle, celle dont il faut s’affranchir avant d’aimer. On ne peut perdre ce que l’on nous a mis entre les mains.
Alma isabelle franc rttr
Et prenez soin de vous…Texte protégé
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