C’est ainsi que j’ai véritablement calé mon existence. Docile, je me suis pliée aux quatre volontés des uns et des autres, cherchant avant tout à faire plaisir, rendant service… j’étais partie dans cette voix sans mauvaises intentions, pleine de bonnes résolutions. Au lieu de penser à moi, à avancer, je me suis appliquée à booster celles et ceux que je voyais peiner, en regardant tout ce temps passé, je me dis que c’était la moindre des choses que je pouvais faire. Tout ça, c’était pour me rendre utile, me valoriser à mes propres yeux, sans doute…parce que cela devait faire beaucoup de bien à mes blessures. Cela n’a jamais était autre chose que la volonté d’acquérir une certaine reconnaissance, c’est là que tout s’arrête et tout commence, puis, recommence. Ce n’est pas grand-chose, après tout. Entre nous, j’ai un goût pour l’amour infini, l’oubli de soi, l’effacement. Je crois que l’on devient quelqu’un de bien, juste cela, quand on permet à l’autre de s’épanouir et de grandir, quand on les voit réussir. Y ressentir une fierté, imperceptible. Ceci n’est pas un caprice de gamine, peu de gens le comprennent, mais, une façon d’être au monde, quelque chose que l’on nous a imprimé. Ce n’est pas facile d’avoir des rêves sous la pellicule de cette évidence-là. Les âmes libératrices se recouvrent d’invisible, dit-on…
Alma Isabelle franc rttr
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