Ne te dépêche pas, ne t’inquiète pas, surtout pas…ma vie ne tient qu’à un fil mais je fais acte de bravoure, et je résiste plutôt bien. Où je vais, je ne sais pas, j’ignore totalement où me guident mes pas. Peut-être dirigent-ils mon corps vers les profondeurs de la mer, où bien, dans les hauteurs des cieux…là où il y a les voltiges et les sauts périlleux, à l’intérieur de moi, point d’élan, point de souffle de vie, rien. Pourquoi tardes-tu à venir m’emporter ? Si tu savais comme je suis heureuse, et soulagée, d’avoir recousu les mues pour en faire un linceul, c’est une protection contre la peur. J’ai besoin d’entrevoir cette lumière blanche. Bien sûr, j’attendrai, le goût toi, au bord des lèvres, qu’elle vienne, qu’elle soit là pour moi. Ce n’est que du sang qui ne coulera plus. J’ai été cette fille amoureuse, éprise de la vie, qui a osé jouer et rejouer. C’est ainsi que des choses ne se sont pas passées. Dans l’accélérions des temps modernes, je ne fais plus jamais partie du sérail des fréquentions. J’ai vécu avec l’idée de l’infini en tête. Quand je marche vers elle, je sais très bien qu’il n’y a plus d’amour sous mes pieds. Tout ce que tu as pu fissurer en moi a perdu toute importance, à mes yeux, toute valeur à l’approche de l’exil éternel. Je préfère me bannir moi-même. Moi et mon audace avons peut être dérangé le monde un quart de seconde chaque fois que je posais ma main sur ton cœur…nous n’étions pas en phase avec l’harmonie ; moi qui n’avais pas envie, j’ai hâte, hâte. Inutile et vain de parler d’autrefois. Je n’ai pas besoin de fleurs après, la simplicité me va comme un gant…Et mon souffle ne fera plus aucun bruit. Dans la nuit lumineuse qui m’attend se peut-il que je sois insoutenable jusqu’à la lie ? J’en ai fini avec les fièvres du présent, les tourments de l’avenir. Je t’en prie, ne bafouille pas lorsque tu viendras. Je ne saurai être autre chose que la trace d’un sentiment endormi. Dans les souvenirs, j’entrevois les trahisons, les prisons, les incompréhensions… de l’autre côté, au-delà des ténèbres, la captive que je suis, cherche la liberté. Et mes yeux fixés vers les cieux se ferment, se ferment…au dernier jour de ma vie, je t’enterrerai, victoire ou défaite ?
Entends, et comprends.
Alma isabelle franc rttr
Et prenez soin de vous…Texte protégé
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