J’aurais voulu qu’il sache qu’il me fait mourir. Et ce n’est pas maintenant que je vais supporter l’injustice des hommes. C’est l’enfance au bord du gouffre, puis une adolescence. Il y avait cet enragement parce que je ne comprenais pas combien la pluie chantait. Je l’ai appris depuis avec lui. Je me suis vue m’imposer des temps suspendus, écartés de toutes certitudes, ces temps pour vivre son imaginaire…une nuit, il verra, j’aurai transformé ses blessures en lumière, ses angoisses en joie. Il ne sait pas qui j’étais avant. J’allumerai tellement d’étoiles autour de lui, qu’il n’y aura plus de ténèbres, j’apprendrai les yeux de l’amour, les gestes, pour lui, je danserai seins nus…tout ce qui attire et plombe notre regard. Je ferai connaissance de sa chair que je découvrirai avec plaisir. Je convoquerai ses désirs les plus brulants, quel que soit l’instant. Mon ciel, ce bel inconnu, je ne sais comment retenir mon âme folle, ameutée jour et nuit, lui, il aime conquérir, il y a des jours où cela m’effraie, où j’ai mal. Il est telle la pluie que je regarde tomber certains soirs. Il pleure tout simplement. Quelque chose me dresse contre sa peau, m’impose le silence de l’attente, il aime déambuler dans les allées des autres. Les regards, l’un en face de l’autre, c’est le plus grand désastre, fruit suspendu aux lèvres. Nous sommes un peu de l’autre. Je couvrirai de pardons ses pleurs, je trouverai la lumière au fond de sa fragilité…aurait-il fallu inventer l’histoire ? Quel est e lien entre sa pensée et mon corps ? J’éprouve quelques remords à demeurer l’envers, je suis de là-bas.
Alma isabelle franc rttr
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