Elle fut longue la route pour arriver jusqu’ici, c’est-à-dire le chemin qui m’a mené jusqu’à moi, celle que je suis aujourd’hui. Elle fut douloureuse, ardue ; d’une certaine manière, je me sens être une digression, une faussaire…et, il n’est plus temps de tendre la main. Combien de fois ai-je regardé celle que j’étais à différents âges, et me suis-je laissée imprégner du bleu des eaux d’en-haut ! J’ai rebâti, matin après matin, mon corps, mon âme, mon esprit. J’ai cru bon de balancer mes humeurs à la mer, de jeter mes ombres à terre. Aujourd’hui, je ne dois plus douter de moi. La nuit, tes silences, tes absences viennent picorer mes pensées, demeurant là jusqu’à l’aurore. Je suis une femme libre, touchante, sensible qui attend d’être bouleversée, émue, éclairée…je ne parle plus le même langage, le vôtre…ayant privilégié le clair-obscur, le soir. J’avais choisi d’aller vers vos pleurs, d’errer, le regard loin, d’avoir ce rire inexplicable, incompréhensible pour ce monde tel qu’il tourne, embué, contraint, plutôt snob et sarcastique. Je voulais à partir à la découverte des vents qui se lèvent ; dans ce flou, chaque geste devient un souffle, chaque regard, une inspiration. Ce serait à la marge, quelque part, entre nos mains entrelacées, qui nous met à nu, il y a toujours quelque chose qui nous fait nous haïr. Rien n’est énoncé, ces paroles avalées, mangées, de cette fuite en avant, ni de cette voix qui aboie. Sous une aile cassée, je songeais à m’abriter de cette fièvre. Je continuerai à vivre là où tu seras mort. Le grincement aigu de tes silences me fait mal aux oreilles. Je voyais une prestance dans cette façon d’appréhender les choses de la vie. Je fis la nuit. Je fuis le jour. Non, je ne manquerai nulle part. Désemparée, oserai-je attirer l’attention qui est un récit infini…
Alma isabelle franc rttr
Et prenez soin de vous…Texte protégé
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